- Voyons, voyons... – Je regarde les images et je me rends compte que ni la gymnastique médicale, ni le bandage n'y feront rien. Le rein est descendu d'une hauteur de trois vertèbres, le tiers de la partie du bas s'est retrouvé dans le pelvis, si l'on Vous examine en position debout. – Alors, je Vous recommanderais une intervention chirurgicale.
- Je savais que c'était ça, – dit-elle la patiente d'un air condamné, – c'est tout à fait comme dans le cas de ma tante.
- De votre tante?
- Oui, la sœur de ma mère... elle avait une descente du rein. On lui avait fait une opération. Et c'est devenu le cauchemar de sa vie. Elle a passé dans son lit trente jours, elle avait des douleurs pénibles. Son mari l'a quittée à cause de sa cicatrice. Et 15 ans après l'opération une hernie a surgi sur la place de cette cicatrice. Et on l'a opérée cette hernie 7 fois. Je ne veux pas d'opération.
- Ou, autrement dit, Vous n'auriez pas voulu subir une opération pareille, c'est ça?
- Oui. Il vaut mieux prendre des pilules pendant tout le reste de ma vie que de souffrir comme elle.
- Voyez-Vous, à présent, on ne réalise presque pas d'opérations ouvertes. Vous oubliez qu’il existe la chirurgie par laparoscopie? On n’a que trois perforations au lieu de la grande incision. Et leurs dimensions ne dépassent pas les 5mm.
- Moi, j'ai toujours pensé qu'une laparoscopie – c'est quand on examine les ovaires.
- Ce n'est pas seulement ça. A présent, il y a un très grand nombre de chirurgies réalisées par laparoscopie. Et il y a des chirurgies qu'on ne réalise que par laparoscopie. Par exemple – la mise en place normale du rein et sa fixation en cas de néphrostose.
- Qu'est-ce que cela signifie, une «fixation du rein»?
- Il y a une bandelette spéciale qu'on installe sous le rein. Elle est fixée d'une telle façon qu'on dirait que le rein est suspendu dans un hamac. La bandelette soutient le rein et ne permet pas qu'elle descende plus bas de son niveau physiologique. Le flux urinaire est normalisé, par conséquent, l'urine ne reste plus stoppée dans le bassinet, et les bactéries n'arrivent pas à se reproduire. Alors, plus de pyélonéphrites. L'artère regagne sa position normale, son diamètre est déjà en norme et l'on n'a plus de problèmes de pression artérielle.
- Et les cicatrices? On en a après la chirurgie? Et combien de temps je passe à l'hôpital?
- 6 mois après la chirurgie, si Vous cherchez les cicatrices et Vous ne les trouverez pas. Vous serez hospitalisé 2-3 jours, au plus.
- Et ensuite, on m'enlève cette bandelette?
- Non, elle restera dans Votre organisme, c'est à vie.
- Et moi, je la sentirai?
– Bien sûr que non. Vous ne sentez pas, par exemple, un plombage dentaire?
- Docteur, dites-moi, s'il Vous plaît... Est-ce que je pourrais accoucher?
- Bien sûr. Plus de problèmes de pyélonéphrites, de pression artérielle... vous n'avez pas d'autres contre-indications, n'est-ce pas?
- Et aussi... – La patiente, confuse, détourne le regard, – Est-ce que je pourrais faire des sauts en parachute? C'est mon rêve. C'est idiot, je comprends... Mais si cette bandelette se détachait?
- Mais ce n'est pas du tout idiot. Un mois après cette chirurgie une capsule conjonctive solide se forme autour du rein – c'est un appareil de soutien presque naturel pour le rein. Vous pouvez sauter en parachute autant que Vous le voudrez.