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Oganes Edouard Dilanyan MD, PhD
Chirurgien-urologue-oncologue

"Aujourd'hui je t'ai donné l'exeat de l'hôpital" ou second cancer de la prostate. 2ème partie

...- Laissons la bureaucratie pour un peu plus tard. Je Vous en prie. – Cet homme lourd essayait à tout prix de ne pas crier. Il hurlait à travers ses dents bien serrées. On avait l'impression qu'il allait se casser les dents.
- Je n'ai besoin qu'une seule signature de Vous. Votre consentement sur les examens et le traitement. Je vais tout remplir après...
Il y a une heure.
Il est étouffant. Toutes les fenêtres sont ouvertes, mais cela ne sert à rien, plutôt le contraire. On dirait que mon âme prévoit une nuit inquiète dans cet hôpital relativement calme et non extrêmal. Mais à quel type de malade pourrait-on avoir comme patient? Colique néphrétique? Je vais m'en débrouiller. Appendicite? Cholécystite? Pancréatite? Je vais m'en débrouiller. On ne va pas nous emmener un blessé avec un couteau, mais pourtant il serait possible que les soldats locaux se... Dans ce cas, on n'aura même pas le temps d'avoir peur. Comme une fois, lorsqu'on a amené à l'hôpital régional un soldat avec deux litres de matière purulente derrière le rein... L'anesthésiste ne voulait pas faire d'anesthésie, il disait qu'il vaudrait mieux que le soldat meure «sans notre participation»... Voilà, on disait qu'il allait mourir d'une seconde à l'autre... Il a survécu, mais je doute jusqu'à maintenant qu'il a plutôt survécu en dépit de mes actions... On n'allait pas nous amener un malade avec un ulcère de l'estomac avec hémorragie... Accouchement – ce n'est surtout pas chez nous, car nous, on n'a pas d'équipements correspondants, on n'a que des pinces. Non, non, je ne me trompe pas. Tout simplement, je ne sais même pas comment on les appelle, ces pinces à une seule branche. Mais par contre, nous avons de la littérature sur ce sujet. Une photo de la couverture du livre intitulé «Histoire de l'accouchement ou science sur les affaires des femmes». La direction médicale brave cette couverture lorsqu'on a des gens douteux qui essaient d'organiser des réunions pour discuter des problèmes du genre. «Accouchez, les femmes!», – hurle-t-il, – «Occupez-Vous des affaires des femmes!». Alors, les femmes doivent courir lui préparer un thé fort…
Il y a 45 minutes.
- Allo, Oganes, bonjour, ici Laffiouline.
- Salamaleykum et Allah akbar, Bekmouhhamed Arifmamédjanovitch, – dis-je au téléphone, en me rendant compte que cet homme-ci, qui est absolument russe par son apparence, est Commandant de l’Armée de la Fédération de la Russie et qu’il ne m’appelle que s’il y a quelque chose de très grave qui est arrivée.
- Ne te moque pas de moi, – dit-il Arifmométrovitch, – On va t’amener tout à l’heure une rétention aiguë urinaire. Moi, c’est vrai que je n’en ai rien compris, il y a l’assurance qui a appelé… Bref, débrouille-toi et rapporte-moi tout!
- Ne me donne pas d’ordres, Bek. Moi, je suis un civil, moi, quand-même, – dis-je d’une voix heureuse, car une rétention aiguë urinaire – c’est bien. En tout cas, moi j’ai cru que c’était bien. Car une rétention aiguë urinaire typique – c’est un adénome ou une prostatite, cela suppose un cathéter lubrifié avec du lidocaïne, un cri d’un homme un peu âgé et puis son rire heureux.
Mais tout cela – c’est en cas typique…
...- Laissons la bureaucratie pour un peu plus tard. Je Vous en prie.
Diagnostic.
J'ai écrit cela déjà un peu plus tard, en remerciant Dieu pour m'avoir fait signer ce consentement.
D-s: Principal: Cancer de la prostate Т4N2M1; Etat après l'orchidectomie, traitement combiné: chimiothérapie, radiothérapie, thérapie antihormonale; Néphrostomie pour une hydronéphrose progressant provoquée par une affection métastatique des ganglions lymphatiques régionaux; Rétention aiguë urinaire parallèle: Cardiopathie ischémique: Angor d'effort de II classe fonctionnelle; Arythmie complète paroxysmique, état après une thérapie d'anticoagulation (warfarine, dernier dosage – 36 heures avant l'arrivée chez nous), complication par une hématurie 48 heures avant l'arrivée; Diabète sucré du second type, compensation; Maladie ulcéreuse de l'estomac et du duodénum, rémission; Maladie variqueuse de veines des membres inférieurs; Goitre hypothyroïdien, état après une thyroïdectomie totale, euthyroïdie médicamenteuse.
Tout ce qui est écrit au-dessus, signifie: le cancer de la prostate a métastasié, bien qu’on ait effectué une élimination des testicules et une thérapie lourde. Tout simplement, à son première arrivée chez le médecin, il était déjà inopérable. De quelle opération pourrait-on parler si les résultats d’APS ont franchi la barre des 100, à son première arrivée chez le médecin? Plus de 100 – c’est déjà un chiffre en cas duquel on ne fait plus de précisions, car cela n’a déjà aucune importance. La norme de l’APS – c’est jusqu’à 4. Si c’est plus – c’est déjà l’alerte, l’examen ultrason, la biopsie. Quand il est venu voir le médecin pour la première fois, celui-ci n’a pas su quoi faire. Il lui a fait un trou dans le côté, lui a introduit une tube dans le rein – une tube de néphrostomie. Il lui a «collé» un sac sur le côté, sans aucune perspective de s'en débarrasser jamais. C'est parce que son uretère était couvert d'un nombre de ganglions lymphatiques où il y avait des métastases très méchantes. 
Le cœur de cet homme se met à gaminer de manière périodique. Au lieu de se contracter, les oreillettes se mettent à palpiter de manière asynchrone. Et alors? Pourquoi l'homme aurait-il besoin de se faire diluer le sang? En plus, en prenant de la warfarine sous l'influence de laquelle il y a eu du sang dans son sac de néphrostomie d'à côté. Tout simplement, le cœur humain a des oreilles. C'est drôle, n'est-ce pas? Le cœur avec des oreillettes. Les cardiologues ne les aiment pas trop. Probablement, ils auraient préféré de s'en passer d'elles car, en cas de cette maladie, il y a des thrombus qui se forment dans ces oreillettes. Ensuite, ces thrombus partent dans les artères pulmonaires, se bouchent là-bas et provoquent une thromboembolie des artères pulmonaires. Et cela – c'est déjà la mort. Et cela est le pire pour un réanimateur de service, lorsqu’il entend l’expression “Il y a l’embolie pulmonaire qui vient!”…
On pourrait ne pas donner les détails de la suite de son diagnostic. Maintenant, il est très important de dégager son urine par un cathéter.
On n’arrive pas à introduire le cathéter. Je me fâche un petit peu et je pause un conducteur métallique sur le cathéter. Cela n’aide pas non plus. Je me rends compte qu’on devrait préparer une cystostomie de trocart: c’est une intervention lors de laquelle on pose un tube dans la vessie. Mais moi, je prends le cystoscope et je tâche d’introduire au moins le cathéter urétéral, qui est considéré comme le cathéter le plus fin. Il y a un obstacle insurmontable. Je vois clairement que l’urètre finit et qu’il n’y a rien sur quoi j’aurais pu poser le cathéter. Le cancer a transformé la prostate en une pierre et ne laisse rien passer… On a le coup hydrique qui revient, c’est-à-dire, même l’eau n’arrive pas à y pénétrer… Tant pis, je prépare une cystostomie de trocart. On fait une anesthésie de la zone où l’on doit introduire le trocart (c’est un tube creux pointu), on fait une petite coupure, on y introduit le trocart, on pousse le tube plus profond, on sort le trocart et l’on fixe le tube sur la peau. Et voilà c’est tout… Et dans les centres comme nous, on effectue aussi des examens de contrôle: radiographie et ultrason. Je les fais. Tout va bien. Je suis le malade jusqu’à 3 heures du matin dans notre service. Il ne saigne pas.
6:30 du matin, le jour suivant.
Le téléphone sonne.
-    Docteur, c’est urgent! Il y a le malade qui ne se sent pas bien!
-    J’arrive.
Je me mets les chaussures de sport, je regarde l’heure – 6:30. Je regrette l’heure de repos que j’ai perdue et je cours.
Le malade est assis… Je vois du sang dans son sac de cystostomie. Du sang pur avec des caillots moyens... Pâleur, de la sueur froide, le pouls et fréquent et rompu... La tension baisse... Ce n'en était pas le lieu correct, mais je me suis rappelé de la publication d'un de mes collègues où il y avait une telle expression: «Médecin de service, venez dans la salle de chocs de réanimation!». Mais nous n'avons pas de salle de chocs de réanimation: nous sommes un établissement conforme au plan... Et cela serait idiot de se faire appeler soi-même chez le malade.
- Faites venir les anesthésistes. Le thérapeute de service. Préparez vite le plasma, 4 unités de sang unifiées. A la salle des opérations!
- 4 unités?
- Oui, il a perdu un litre de sang.
- Alors on pourrait se contenter d'une unité...
- Il va en perdre encore, la CIDV (Coagulation intravasculaire disséminée) en cours... – On a les mêmes caillots dans le sac néphrostomique. Le syndrome CIDV – c'est horrible. C'est encore pire qu'horrible. C'est...
D'ailleurs, je ne vais pas être grossier, ce n'est pas poli dans un hôpital. Un hôpital – il faut le respecter.
Entre temps, il y a le chef du service qui vient. Et Dieu merci.
Réanimation, lavage de la vessie, les anesthésistes-réanimateurs travaillent parallèlement: on fait réchauffer le plasma, on introduit le concentré érythrocytaire à jet...
Conseil de médecins. D'urgence.
- Il faut l'opérer.
- La CIDV en cours... Il va saigner, et nous n'allons pas pouvoir l'arrêter.
- Et d'où vient-il ce sang? – je lui pose une question hystérique, car le tube est dans une position correcte, car il n'avait pas saigné juste après la cystostomie, je Vous le jure!
- Dilanyan, c'est une CIDV. Il saigne d'un vaisseau qui n'est pas trop grand. Le tube néphrostomique est dans une position correcte, – dit-il Klirachev d'un ton bas, comme s'il me disait de ne pas devenir nerveux.
- Bref, je régularise le VSC (volume du sang en circulation), je règle le système d lavage et on verra,  – Laffioullin essaie de faire entrer le cathéter, mais en vain.
- D'accord. Pour le moment, on va faire une analyse de sang, une biochimie, une coagulogramme, une analyse de...
- Chute! – Laffioullin se met en colère, – j'y suis entré par une fausse voie!
- Ce n'est pas grave. Sors le conducteur, mais tiens, regarde, tu es tombé sur la vessie au moins?
- Oui, j'y suis, – sourit-il Laffioullin soulagé, – on peut commencer à régler le système.
- Dilanyan, rentre. Va te reposer. Tout va aller. – Klirachev me regarde, me prend par le bras et me conduit vers la salle destinée aux fumeurs, – Donne-moi une cigarette.
- Mais attendez. Vous ne fumiez pas, n'est-ce pas?
- Donne-moi une, je te dis..., – Il commence à fumer.
- Dilanyan. Tu es docteur. Tu as des succès, tu publies des articles dans des éditions européennes, tu fais de bonnes interventions. Mais retiens bien pour tout le reste de ta vie: tu vas les opérer, mais ils vont mourir. Tu vas faire tout correctement, mais ils vont saigner. Tu vas leur tout prescrire selon les high-lines, conformément aux protocoles, et ils ne vont pas réagir à ton traitement. Une fois sur mille tu ne vas pouvoir rien faire. Il faut que tu apprennes à les laisser partir.
- Mais...
- Dilanyan. Il a une maladie qui n'est pas compatible à la vie. Il va pouvoir vivre un mois au plus. C'est un cancer terminal. Ne le touche pas, tu m'écoutes? Laisse-le mourir.
- Moi, je ne le pourrais pas. – J'étteins la cigarette, je sors.
- Rentre!
- Non.
Le soir de ce jour-là.
Réanimation. L'hémoglobine baisse... Le système de lavage ne fonctionne pas... Il continue de saigner... Le chirurgien de garde accueille l'appendicite suivant et demande de libérer la salle des opérations avec une expression triste de visage...
Je traîne aux alentours du service de réanimation. Le patient est encore en conscience. Je m'approche de nouveau de lui:
- Et voilà, voyez-Vous, Docteur Dilanyan, ce qu'ils ont fait avec un simple cathéter? – Il me sourit. Il lui est difficile de parler, il a déjà un essoufflement. Il y a peu de sang, la transportation de l'oxygène baisse, et le cerveau reçoit une commande de respirer plus fréquemment...
Je suis debout devant lui et je me rends compte que cet homme est en train de mourir devant mes yeux. Il meurt avec un sourire sur le visage, il s'y est déjà résigné. Mais il a un très grand envie de vivre...
- Demandez qu'on me fasse un somnifère, – me demande-t-il, – Sinon je ne pourrai pas m’endormir jusqu’au matin…
«Mon chéri, tu ne vas pas… jusqu’au matin…» – C’est bien que je ne finis pas cette phrase.
Maintenant, juste maintenant, les capteurs vont signaler. Les yeux vont commencer à fermer… Une voile se mettra à couvrir les yeux, il y aura des ronflements… Les capteurs se mettront à devenir fous. Ensuite, le cœur s’arrêtera et il y aura cette lampe jaune rougeâtre qui s’allumera avec ce hurlement ultrason… Tout à l’heure, tout à l’heure…. L’anesthésiste-réanimateur me poussera, essayera de me réveiller à l’aide du courant, ensuite il ira fumer. Et un compte s’ouvrira dans mon cimetière personnel. C’est parce qu’il a saigné après mon opération…
L’anesthésiste-réanimateur me pousse:
-    Dilanyan, il y a l’hémoglobine qui est stable.
-    C’est combien ?
-    70. Cela fait déjà une heure.
Mais on m’a interdit de me toucher…
-    Bloc opératoire! Préparez-vous pour une révision de la vessie!
-    D’accord. On sera prêts dans une demi-heure, – me répond-elle l’infirmière.
-    Moi, je vais commencer l’opération sur le chariot dans 5 minutes.
-    Compris…
Révision de la vessie. Coupure, on ouvre la vessie. Aucune branche importante… Mon cystostome est posé correctement, classiquement, son entrée est droite… Il y a la paroi de la vessie qui saigne de manière diffuse, à côté du point par lequel passe le trocart…
Une suture mise brutalement, très brutalement. Il faudrait arrêter, à tout prix! Sinon… Sinon il mourrait. J’arrête l'hémorragie. Je pose un autre tube au-dessus de la vessie, un tube plus grand. Je commence à contrôler l'hémorragie. Je m'en sors mieux que je ne le fais même pas en cas de chirurgies électives.
- Tiens, qu'est-ce que tu viens de faire là? – Il y a l'anesthésiste-réanimateur qui me regarde, choqué.
- Qu'est-ce qu'il y a?
Il y a l'hémoglobine qui a commencé à augmenter! Il n’y a qu’une demi-heure que tu as fini l’intervention!
-    Et alors? Vous ajoutez du sang, n’est-ce pas?
-    Oui, c’est rien, l’hémoglobine! Il y a la CIVD qui a cessé!
-    Si vite?
-    Oui…
Sommeil. Bien que je sois fatigue – c’était un sommeil inquiet et superficiel.
Le matin. Conférence.
...- Le patient dont on a déjà parlé à la conférence précédente a été opérée cette nuit: on lui a révisé la vessie, on lui a cousu les parois et on a stoppé l'hémorragie. Vers le matin son état est grave, avec une dynamique de sang positive. La CIDV a cessé.
Un silence mortel remplit la salle.
- Qui c'est qui a effectué la chirurgie?, – dit-il Klirachev d'un ton bas, comme s'il ne voulait même pas parler.
- Dilanyan.
- Tu l'as quand-même faite. – dit-il Klirachev.
Moi, j'attends qu'on me fusille.
- Bravo. Alors, maintenant tu te lèves et tu fous le camp d'ici. Je vais t'appeler dans une heure. Et que ça soit toi qui raccroche.
Je souris. Il y a de petits rires dans la salle de conférence.
- T'es encore là? Fous le camp, je te le dis...
Il ne faut pas plaisanter avec Klirachev. Il pourrait tuer... Je me lève... Je dois rentrer... chez moi c'est mieux...
Je t'ai donné l’exeat de l'hôpital aujourd'hui, rétention aiguë. Je t'ai donné l’exeat, comme nous mettons la note: «avec une amélioration constatée».
J'ai fait stabiliser ton état et je t'ai donné l’exeat de l'hôpital. Tu peux marcher, sans aide. C'est vrai qu'avec deux sacs sur les côtés, mais tu arrives à marcher... toi-même. Les oncologues disent qu'ils vont faire la seconde radiothérapie. Et qu'ils vont continuer ta thérapie. Et eux, ils ne le disent que s'ils voient que tu vivras au moins 6 mois.
Toi, tu n'es pas mort sous mes mains. Moi, je t'ai donné l’exeat de l'hôpital...

BLOGUE

Dans les époques lointaines de son enfance, on dirait que le prince Dilanyan ne faisait pas partie de ce monde. Et à présent aussi... bien qu'il soit urologue, il n'a aucun rapport avec le métier. Alors, étant petit, il se laissait aller parfois par ce qui lui venait à l'esprit. Et lui, il pensait que comme nous vivons sur le corps de la Terre-mère, cette mère devrait normalement avoir quelqu'un qui serait le père. Laissons tout cela, on est partis dans la mauvaise direction, de nouveau. Bref, le petit Dilanyan croyait que cette Terre est un être très sale, car il y avait plusieurs autres êtres beaucoup plus petits qui étaient en train d'y vivre. 

Il faudrait noter que je suis quelqu'un qui est psychologiquement équilibré.
Mais, croyez-moi, parfois il nous arrive de tomber dans des situations qui nous pourrissent le cerveau.
C'était aujourd'hui. Je recevais des patients.
- Docteur Dilanyan, il y a une dame qui veut absolument Vous voir. Elle n'a pas de rendez-vous, mais elle dit que ce n'est que pour 5 minutes.
- Nous les connaissons bien, ces 5 minutes, – je me dis comme toujours, – d'accord, faites-la entrer.
Une dame entre. Elle est assez sympathique, elle aurait environ 50 ans.
- Bonjour, – dit-elle, – Docteur Dilanyan, chéri!

Prologue.
Examen d’anatomie.
-    Parlez-moi de la structure de l’organe de l’amour.
-    Le pénis – est un organe impair, compose de…
-    A nos jours, c’est le cœur qui est l’organe de l’amour, – a-t-il répondu le professeur.

Le professeur s'approche du patient, après avoir lavé les mains. Voulant regarder encore une fois la zone qu'il allait opérer, il s'est adressé à l'infirmière:
- Chérie, rajustez le pénis, s'il Vous plaît. Merci.
Il regarde le patient.
- Il ne marche pas. Du tout. Ni la nuit, ni lors je masturbe, je ne parle pas de rapports sexuels.
- Un homme âgé, avec une apparence assez solide, regarde Dilanyan, droit dans les yeux, avec un air triste, – il a l'air du péché mortel – de travers et courbé.